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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 18:05

... et comment Zoltán Kodály voyait Béla Bartók en 1921

  


 

La musique populaire, propagée et déformée par les Tziganes, commençait à acquérir une certaine réputation, toujours grandissante, et à fournir à l'Europe une « matière première ». C'est là l'origine de cette musique « à la hongroise », qui forme une petite bibliothèque, composée par des musiciens de toutes les nations, allant de Haydn à Glazounov. […] Le culte des traditions spécialement hongroises était resté aux mains des Tziganes et des compositeurs plus ou moins dilettantes, incapables de noter correctement leurs mélodies. Cependant leurs chansons, d'une originalité séduisante, retentissaient à travers toute la Hongrie. L'opposition des deux groupes et le culte exagéré du public pour les Tziganes aboutirent à un déplorable résultat : une grande partie de la société hongroise, surtout en province, demeura étrangère à la musique sérieuse, qui ne trouvait de public que dans quelques villes importantes.
 
Bartók ne «travaille» pas les mélodies populaires comme des thèmes, mais, pénétré de leur esprit, il en forme, comme d'une matière amorphe, sa musique à lui. Sans préoccupation théorique, il se laisse guider par un instinct sûr. On a essayé en vain de faire dériver de ses œuvres certaines gammes exotiques ou factices. Même les formules pentatoniques, d'ailleurs de plus en plus fréquentes en musique depuis la fin du siècle, ont paru dans sa musique longtemps avant d'être reconnues de lui comme telles.
 
(source : Revue Française de Musicologie)
 

 

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