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17 janvier 2009 6 17 /01 /janvier /2009 23:26

4. Après Deburau : La pantomime. Théâtre en mineur, 1880-1945, de Ariane Martinez (2008) ISBN : 9782878544169 Editeur : Presses de la Sorbonne Nouvelle

À propos de quoi fera-t-on de l'esthétique et se livrera-t-on à des pensées philosophiques, si ce n'est à propos de pantomime. Théophile Gautier, 1859 c : 28. À en croire certains propos sur l'art mimique, entre Deburau et Decroux, il n'y aurait rien, ou si peu. La pantomime aurait décliné - pire, elle aurait dégénéré continûment - jusqu'à l'avènement salvateur du mime corporel. Cette légende commence à poindre dès le décès de Jean-Gaspard Deburau. Le 12 octobre 1846, Théophile Gautier prononce, avec des accents shakespeariens, l'oraison funèbre du Yorick des Funambules : «Pierrot renaîtra-t-il de ses cendres ? La pantomime est-elle morte après lui, comme la tragédie après Talma ? Telle [est] la question.» (Gautier, 1859 b : 338). Cinquante ans plus tard, le deuil persiste encore. Tout en citant les mimes qui ont succédé au mythique Baptiste, Louis Péricaud déplore que «dame Pantomime» ait été «fatalement condamnée depuis la mort de Deburau-Colosse, de Deburau-Léviathan, de Deburau-Aimant, de Deburau-Soleil. [...] Lui disparu, tout ce monde de brimbalants [sic] devait s'effriter, se disjoindre, s'écrouler, se dissoudre, tomber et finir en poussière» (Péricaud, 1897 : 4). Aussi ne faut-il pas s'étonner qu'au XXe siècle la légende se perpétue. Jean Dorcy voit «l'agonie» de la pantomime se prolonger entre 1867 et 1900, ses apôtres parisiens délaissant le travail corporel, tandis que l'école marseillaise s'égarait dans la quête du «geste-mot» (Dorcy, s. d. : 96). Un tel propos vise à valoriser l'apparition, quelque peu messianique, d'un mime théâtral issu des exercices pratiqués à l'Ecole du Vieux-Colombier. Plus récemment, Isabelle Baugé affirme qu'à la fin du XIXe siècle, le genre «déclina et disparut» (Baugé, 1995 b : 22). Or, les années 1880 et 1890 furent au contraire marquées par une résurgence - certes temporaire, mais résurgence néanmoins - de l'écriture et de la pratique pantomimiques. En témoignent les centaines de pièces mimées et les nombreuses coupures de presse répertoriées dans la Collection Rondel du Département des arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France. Comment expliquer un tel déni ? C'est que, trop souvent, l'art mimique a été identifié au corps et à l'action d'un seul homme : Deburau au XIXe siècle, puis Decroux ou Barrault au milieu du XXe, enfin Marceau quelques années plus tard et jusqu'à aujourd'hui. La pantomime s'avère moins facilement repérable dans la période charnière qui conduit de la fin de siècle à 1945, parce qu'elle ne s'y trouve pas portée par une figure tutélaire.

 

5. avant Deburau : Quatre sous pour aller au paradis : les petits théâtres du boulevard du Temple.

Publié le 09 janvier 2009 par Bernard Vassor

Première partie : Le Théâtre des Chiens Savants

illustration : M. et Mme Denis, avec leur jockey et le serin de madame.

La seul' prom'nade qu'ait du prix,

La seule dont je suis épris,

La seule où j'm'en donne, où-ce que je ris,

C'est l' boul'vard du Temple à Paris.

La formation du boulevard du Temple date de 1656. Louis XIV avait fait combler et planter d'arbres les fossés  qui allaient de la porte Saint-Antoine jusqu'à celle du Temple. Le boulevard doit son nom à la proximité de l'enclos du Temple. Cet endroit charmant, devint un lieu de promenade, qui dit promeneurs dit marchands, bateleurs, montreurs de marionnettes, mimes, acrobates, montreurs d'ours, bref tout ce qui se produisait annuellement à la foire du Lendit, se retrouvait en permanence sur le boulevard. Pour commencer, évoquons le théâtre des chiens savants, qui précéda les Funambules, dont nous avons fait un bref historique à propos de Deburau dans une notice précédente. ....... De toutes les salles du boulevard du Temple, à partir de 1791, c'était la plus originale. Ce théâtre de chiens savants, avec des barbets, des caniches, lévriers, bassets, épagneuls, dogues ,carlins, tel était le personnel de la troupe, avec des premiers rôles, jeunes premiers, roi, comique, soubrettes, corps de ballet et figurants sur le modèle de la Comédie-Française et de l'Académie Royale de musique. Les grands auteurs du temps n'hésitèrent pas à prêter leur plume, pour composer des canevas de drames joué par ces animaux costumés sous la conduite d'un dresseur habile, et d'un narrateur. La gravure ci-dessus représente Monsieur et madame Denis (un griffon et une épagneule) lui avec son habit de velours et sa culotte en bouracan, elle mise en satin blanc passent dans une rue, suivis de Carlin, leur Jockey, qui porte le serin de madame Denis. Entre le guet, une troupe de caniches qui arrête un déserteur (un autre caniche) A peine arrêté le caniche passe devant un conseil de guerre (une assemblée de barbets), il est condamné à mort (le narrateur indique qu'une passion coupable de l'accusé pour madame Denis a été la cause la sentence) Dans le dernier acte, le caniche est fusillé, il tombe en murmurant un nom que personne n'entend, on laisse supposer que ses dernières paroles furent pour demander de couper une mèche de cheveux de sa bien-aimée. ............. Le prix d'entrée, était de un franc, et de quatre sous pour les pauvres et les avares qui allaient occuper un balcon le plus éloigné de la scène qui n'avait pas de places assises qui s'appelait "le Paradis". On dit aujourd'hui le poulailler.  Le théâtre des chiens savants fut remplacé des années plus tard par le théâtre des Funambules, qui à ses débuts présentait des acrobates  des avaleurs de sabres, l'homme géant et le joueur de harpe, des paillasses obscures et sans talent. Jusqu'à ce qu'un directeur avisé engage un Gilles obscur lui aussi, mais qui allait devenir grand; c'était tout simplement Jean-Gaspard Deburau..... Ce théâtre était mitoyen de celui de la célèbre acrobate "Madame Saqui" et du "Petit Lazari" dont nous évoquerons l'histoire dans une autre notice.


 

7. Autres références : Champfleury, Pierrot et les arts de la table in Consuming Culture: The Arts of the French Table

Par John West-Sooby— University of Delaware Press, 2004 ISBN 0874138116, 9780874138115

172 pages pp. 69-80 article sur Champfleury, Pierrot et les arts de la table (en français) par Leila Ashdown-Lecointre

 

Théodore de Banville a écrit (1846) en mémoire de Jean-Gaspard Deburau, "A Deburau": Les amants orgueilleux de la Muse divine" will gather to speak of Deburau and to drink in his honor. Pleins d’une horreur... reference à retrouver

 

 

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